Dans cet article, je vais te parler de ces moments de la vie ou tu te sens tellement mal, où tu es tellement prise par tes préoccupations que tu n'as plus d'inspiration, plus de goût pour créer ou que tu n’y arrives plus du tout.
Je traverse depuis 2 ans, une dépression massive qui a certains moments, m'écrase tellement que je ne suis plus vraiment capable de créer.
Dans cette dépression, il y a cependant des éclaircies : ces instants bénis où l'inspiration revient au galop.
Sans que je puisse en expliquer la raison.
Je crée alors frénétiquement.
L’inspiration coule à flots.
Mais ces instants miraculeux ne durent pas.
Le reste du temps, j’ai le sentiment de n‘arriver à rien.
En tout cas ça, c'est mon ressenti.
Cette impression de ne pas pouvoir ou de ne pas être à l'aise ou de n'être pas dans un mouvement qui m'amène à créer, qui me donne envie de créer.
Il s’agit bien d’une impression.
Parce qu'en réalité, j'ai continué à créer pendant ces 2 ans.
J'ai continué à composer des créations textiles, des petites poupées, des marionnettes…
J’ai continué à peindre.
A faire d’innombrables dessins.
Mais dans ma tête, c’est tellement le chaos et le brouillard, j’ai parfois tellement les idées peu claires que créer me semble être toujours laborieux. Voire carrément inexistant.
Ainsi, je m'imagine qu’en fait, je ne fais rien où je ne produis rien.
C’est hallucinant mais bien que je crée, je n’ai pas l’impression d’être productive du tout. Et c’est en écrivant cet article que j’ai pris conscience que oui, en réalité, je continue à créer.
Oui, j’ai continué pendant ces 2 ans mon art même si je pensais que non.
Je veux attirer ton attention sur cela.
Que parfois dans notre vie, nous sommes tellement accaparées par nos préoccupations et nos soucis, qu'on a l'impression qu'on ne fait plus rien au niveau de notre créativité et de notre art.
A dire vrai, tu fais quand même.
C'est juste que ton espace mental est tellement occupé par autre chose que tu peux avoir l'impression que ton espace créatif lui, reste désespérément vide.
Alors, que faire?
Pour cela, je voudrais te conseiller de prendre note de toutes tes créations. Aussi anodines soient-elles.
Dresse une simple liste ou note-les dans ton agenda.
De temps à autre, reporte-toi à cette liste pour te rappeler que malgré ce que tu vis, ce que tu endures, tu continues quand même créer.
Ceci n’est vrai que dans le cas de figure où tu continues réellement à créer même si tu n'en as pas l'impression.
Mais, il peut arriver que tu n'arrives plus du tout à créer.
Plus rien ne sort.
Plus rien ne vient.
Pendant des jours, des semaines voire même des mois.
Et cela te plonge dans une détresse abyssale parce que la création justement c'est le seul espace où tu peux dégager des moments où tu te sens bien.
Où tu te sens authentique.
En accord avec toi-même, alignée.
Sans création, plus de moments pour toi, ces petits moments de ressourcement si précieux.
Sans cela, si ce que tu vis par ailleurs est difficile, tu n’es plus que dans le dur, tu n’es plus que dans le difficile.
Concernant cette impossibilité totale de créer, que faire?
Donne-toi 10 minutes.
Juste 10 minutes.
Pour être avec ta création.
Oh ! Tu ne produiras peut-être rien du tout.
Tu sortiras peut-être juste tes crayons de leur boîte, ta guitare de son étui, mais pendant 10 minutes, tu seras avec ton art.
Assise avec ton désir de créer.
Envoyant le message à ton cerveau que même si ta création est empêchée, ton désir, lui est bien vivant.
Tu sais, quand ça ne va vraiment pas, je m’accorde ces 10 minutes.
Cela me sauve de me dire que dans cette journée qui va être épouvantable comme le fut la précédente et comme le sera la suivante (c'est tellement vrai que rien qu'à l'écrire, j'en pleure) donc ce qui me sauve dans ces journées horribles, c’est de me dire qu'il y aura au moins 10 minutes d'éclaircie.
10 minutes pour être bien.
Quand les heures sont des horreurs, 10 minutes, c’est une respiration salutaire.
Une brise fraîche.
D'autant que les 10 minutes peuvent devenir 20, 30 minutes. Peut-être une heure ?
Parce que une fois que tu es lancée, tu auras peut-être envie de rester.
Et puis, peut-être que tu vas continuer sur ta lancée parce que le flow s'installe.
Même s'il est un peu chaotique, il s'installe quand même et tu es en quelque sorte emportée par cet élan.
Je crée tous les soirs, 10 minutes dans mon lit.
J’ai instauré ce rituel.
Au moment du coucher, j’emporte mon cahier de dessin (de gribouillis et d’expérimentations diverses) et mes crayons de couleur.
Pour le moment, je n'ai pas réellement d’inspiration pour de la création personnelle.
Ce manque d’idées pourrait me stresser mais vu l'état dans lequel je me trouve par ailleurs, je me dis que ce n'est pas primordial si je n'arrive pas à sortir à accoucher d'œuvres personnelles pour le moment.
Pour le moment le plus important, c'est de rester en vie.
Aussi, temporairement, j'ai décidé dans mon art de ne plus me mettre de défi.
De m’autoriser la facilité.
Dessiner des choses simples qui ne me demandent quasi aucun effort intellectuel mais qui m'apportent un maximum de plaisir.
C’est pourquoi, j'ai choisi de copier des œuvres simples d'autres artistes : des dessins ou des peintures que je trouve sur Instagram.
Je copie les œuvres les plus simples possibles, certaines aussi rudimentaires que des dessins d’enfant.
Avec une musique douce dans les oreilles, je reproduis fidèlement ou pas si fidèlement que ça.
A vrai dire, j’adapte.
Au fond copier pour copier je n'y arrive pas très bien. Alors je mets ma patte, ma touche personnelle dans mes copies.
Ainsi par exemple si je recopie des dessins ou des tableaux d'animaux il se retrouvent invariablement affublés de ces grands yeux si omniprésents dans mon art.
Je me mets comme objectif de simplement prendre du plaisir.
Le plaisir simple de ne pas me triturer les méninges à la recherche d’une idée.
Simplement recopier.
En me mettant comme balise que ce que je suis en train de copier ne me prenne pas plus de 20 minutes.
Parce que je sais qu'au-delà de 20 minutes sur le même dessin, je vais me décourager et me lasser.
Je reste juste le temps du plaisir.
Je ne bascule jamais dans le temps de l’effort.
Rien que du plaisir.
Aussi ténu soit-il.
Bien qu'il arrive dans la vie des moments ou vraiment ton art est démoli ou empêché par ce que tu traverses, il existe tout de même une petite porte, un petit espace où il peut respirer.
Alors je t'invite à t’engouffrer dans cet espace et à t'y déposer.
10 minutes par jour, c'est peu, c’est donc possible.
Installe ce rituel.
Choisis le peut-être toujours au même moment pour renforcer l'habitude.
Et reste 10 minutes main dans la main avec ton art, avec ta créativité.
Tu vas ériger ainsi un socle qui deviendra de plus en plus solide au fil du temps, qui va prendre de plus en plus d’ampleur.
Aujourd'hui je peux te dire qu'après des semaines et des mois à créer dans mon lit, j'ai eu envie aussi de le faire l'après-midi, le weekend et puis ça s'est installé aussi à d'autres moments.
Ces 10 minutes ont fait des petits.
Bien sûr je ne suis pas encore en train de créer des œuvres uniques et personnelles.
Encore que, j'y pense en te parlant, j'ai quand même réussi à produire l'un ou l'autre tableau et créations textile.
Ces créations ont été rendues possibles grâce au fait que je m'octroyais chaque jour une pause créative de 10 minutes.
Mises bout à bout, ces pauses créatives, ont fini par faire jaillir quelque chose de plus construit et de plus personnel.
En conclusion:
Quoi que tu traverses, même si c'est très grave, même si ça te tue à moitié, essaie de t’accorder ce répit de 10 minutes.
Chaque jour qui passe je ne suis pas sûre que j'aurais envie de voir le lendemain. Pour le moment, je n’arrive pas à envisager mon avenir.
Mes perspectives me semblent inexistantes.
Mais chaque jour qui passe, je me réjouis pourtant de retrouver mon lit, mes crayons.
Aussi incroyable que ça puisse paraître dans ces journées toutes noires, alors que la joie m'a déserté, pendant ces 10 minutes je suis heureuse.
Vraiment heureuse.
Sereine et heureuse.
Alors, crée.
Prends ces 10 minutes.
Et reste en vie.