Dans cet article je t'explique pourquoi "ne rien terminer" en art n’existe pas.
Pourquoi ne pas arriver à terminer un travail dans la foulée ne doit pas t'inquiéter.
Pourquoi il est utile de laisser reposer les projets qui rament un peu.
Comment rebondir quand le plaisir de créer diminue en cours de création ?
Et comment arrêter de te mettre la pression quand créer prend plus de temps que prévu ?
Tu connais ce problème ?
Tu commences un projet en étant portée, transportée par l'inspiration.
Ca coule tout seul, sans effort, tu crées en plein flow et puis.
Ca ralentit.
Jusqu’à présent tout se passait bien mais là, d'un coup, tu ne le sens plus trop.
Ca devient laborieux.
Ca coince.
Tu rames.
Jusqu'au blocage.
Plus rien ne va.
Plus rien ne vient.
Pendant très longtemps j'ai éprouvé ce sentiment dévalorisant : « je ne termine jamais rien. »
Je pensais cela parce que je n'arrivais pas à terminer des tas de mes travaux et ça me décourageait complètement.
Ho, bien sûr, je terminais des pièces mais, comme tu le sais, le cerveau aime les généralisations abusives et donc ces pièces que j'arrivais à terminer, je considérais qu’elles n'étaient pas importantes.
Elles étaient plus petites.
C’était de simples dessins.
Des « pt’its trucs »
Je mettais le fait d’avoir réussi à en venir à bout sur le compte de la chance ou de circonstances particulièrement favorables.
En revanche, je considérais que si certains travaux restaient en plan, c’était ma faute.
Je pensais que c'était ma faute si à un moment l'inspiration ne venait plus ou si je ressentais une perte de plaisir pendant que j'étais en train de créer.
- Parce que je n'étais pas assez concentrée.
- Parce que je renonçais trop facilement.
- Parce que je recherchais la voie de la facilité. (N’importe quoi !)
- Parce que je laissais mes émotions me distraire.
Bref, si je voulais seulement faire encore un effort…
Aujourd'hui, je peux te dire avec certitude absolue, que tout ça, c’est n’importe quoi.
J’ai enfin compris que l'art et la création sont des processus non linéaires qui ont besoin de temps.
D’un temps qui leur est propre, pour se déployer et aboutir.
En ce moment, je travaille sur une trentaine d'œuvres en même temps (tu as bien lu : une trentaine).
Parce que si certains travaux sont vite commencés et vite terminés, la majorité de ma création (surtout les grosses pièces) répond à cette progression non linéaire et exige des temps de maturation.
C'est clair que des travaux terminés dans la foulée, hop ! hop ! procurent un profond sentiment de satisfaction.
Que c'est fluide !
Que c'est agréable !
Mais soyons réalistes, c'est comme l'orgasme simultané après un quicky : on en voit beaucoup au cinéma mais dans la réalité, c'est plus rare qu'un loup-garou.
On se retrouve toutes à un moment ou à un autre à ne pas savoir qu'elle sera l'étape suivante.
Il faut une véritable confiance en soi, une confiance en béton dans son processus créatif de se dire : « ok je laisse reposer, je laisse mûrir. »
Plutôt que de penser
- que c'est foutu,
- que tu n’y arrives plus,
- que c'est bloqué,
- « Encore quelque chose que je ne terminerai pas ! »
Le jour où j'ai compris que mon art fonctionnait par à-coups et que pour certaines pièces, ça pouvait prendre du temps, j'ai accepté le fait qu’à certains moments ça bloque, ça s'arrête.
J’accepte que dorénavant il faut laisser reposer et je passe à autre chose.
Ça peut être vraiment stressant parce que certaines pièces mettent parfois des mois à se reposer.
Je ne l'ai su que parce que j'ai senti pour ces pièces que je ne devais pas arrêter le travail.
Je ne devais pas les jeter.
Je ne devais pas abandonner l'idée de les terminer un jour.
Je devais juste les laisser dormir dans un coin.
De nombreuses pièces restent ainsi comme ça, des semaines voire des mois, en l'état.
Je les retourne régulièrement pour voir si l’inspiration me revient.
Et un jour, l’inspiration revient.
Je peux alors reprendre le travail.
Si je ne sens rien, la pièce retourne dormir.

Ganesh sculpture de kate
Le Ganesh ci-dessus est en cours depuis 20 ans !
20 ans!
Je me souviens très bien quand je l'ai commencé.
C’était un bel été, je l’avais commencé sur ma terrasse au soleil, persuadée que je le terminerais avant la fin des vacances.
Mais je me suis lassée.
A cause des difficultés techniques, de l’énormité de la sculpture et parce qu'à l'époque j'avais une certaine vision de comment je terminerais la pièce.
C’était super ambitieux mais ça me semblait un peu insurmontable.
Du coup, j’ai beaucoup procrastiné.
Mais, je ne voulais pas la jeter.
Je l'ai installée sur un autel dans mon atelier.
J’ai pensé fini ou pas fini, mon Ganesh, je ne le jette pas, je l'aime trop.
Je le garde jusqu’à ce que je m’en lasse.
Et j'ai bien fait.
Parce que dernièrement, une fois de plus en le regardant j'ai eu une idée très précise de comment je voulais le terminer.
Très précise mais à vrai dire ça peut encore évoluer.
La preuve, j’ai avancé sur des détails mais de nouveau, c’est à l’arrêt.
Pas grave.
Peut-être que Ganesh va encore rester plusieurs mois voire plusieurs années à une étape un peu plus loin dans le travail mais peut-être pas encore terminé.
Pas grave.
Tous les artistes ne rencontrent pas ce problème de devoir laisser reposer certaines de leurs pièces.
Un peu comme en cuisine, certains artistes fonctionnent comme des fast-foods : ils ont l'idée ; ils réalisent leur œuvre et la terminent dans la foulée sans problème.
En revanche, de nombreux artistes se heurtent à cette création par à-coups. Pour reprendre notre comparaison culinaire, certaines préparations nécessitent des temps de marinade, de trempage, de levage pour certaines pâtes…
Si comme moi, tu fais partie de la famille des artistes dont la créativité fonctionne de manière non linéaire, je vais t'expliquer à présent
- pourquoi il est utile de laisser du temps à tes travaux
- et pourquoi c’est plus avantageux au final de les laisser mûrir tranquillement.
Parce que ça te laisser le temps d’évoluer toi-même et de t’améliorer.
Accepter que ton art prend du temps, nécessite des temps de pause et attendre le retour de l'inspiration, c'est te permettre d'évoluer.
Ton travail parfois s'arrête parce que tu te trouves à un certain stade d'évolution artistique et que l'oeuvre serait plus intéressante plus tard, quand tu auras atteint un autre palier d'évolution artistique.
Il m'est arrivé de terminer des pièces que je n’ai jamais eu l’occasion de présenter.
Je les gardais chez moi, en attendant et puis un jour, j'ai constaté qu’elles ne me correspondaient plus.
J’avais progressé artistiquement et techniquement et je ne me sentais plus de vendre des pièces en décalage avec mon niveau actuel et avec mon nouveau style.
Je n'en étais plus satisfaite.
Je n'en étais plus fière.
Comme mes fringues des années 80.
Plutôt crever que de reporter mon pull fuchsia à épaulettes !
J’ai conservé pas mal de sculptures d’il y a 15 ou 20 ans.
J’en aime toujours la forme mais plus la manière dont je les avais ornées.
Alors, je les retravaille avec mes nouveaux acquis.
Ce qui est étrange et magique à la fois, c’est cette impression que ta création, ton œuvre en cours sait mieux que toi ce dont elle a besoin pour être aboutie.
Comme si elle pressentait ton évolution artistique.
Comme si elle savait que dans quelques mois, quelques années, tu auras appris de nouvelles techniques, de nouvelles manières de t'exprimer qui viendront l'enrichir et lui donner toute sa puissance.
Et pour finir une qualité artistique supérieure.
Parce que ça t’évite de bousiller la qualité de ton œuvre.
Quand tu te presses pour terminer quelque chose, déjà, tu zappes une partie du plaisir que tu aurais si tu prenais le temps de savourer et de flâner.
Mais surtout, tu risques de passer à côté d'éléments qui ajouteraient une réelle plus-value à ton travail.
Ces éléments qui nécessitent de faire des tests, d'expérimenter de procéder par essais, erreurs et découvertes.
Alors certes, c'est très agréable quand tu as une idée en tête et un schéma bien établi, de suivre l’autoroute.
Mais l’autoroute offre moins de surprises et de découvertes qu’un petit sentier de montagne.
C’est rapide, oui, mais pas très intéressant, l’autoroute.
Apporter des nuances, des variations, des détails prend du temps.
Être dans l'état d'esprit de : « ça avance bien, ça se passe bien mais je testerais bien ceci ou cela » ouvre la porte à une réelle plus-value à ta création.
Tu laisses une chance à un travail plus complexe, enrichi.
Parce que ça t’apprend la sagesse des rythmes lents et ça, c’est précieux dans tous les domaines de ta vie.
Accepter que les choses nécessitent des temps de maturation, c'est explorer l’art du lâcher prise.
C’est apprendre à ne pas forcer.
A respecter le temps des saisons.
« On ne fait pas pousser une fleur en tirant dessus. »
Tu dépasses ici le cadre de ta pratique artistique et tu apprends la patience.
En quelque sorte, tu laisses le temps faire sa part du boulot.
Ça a quelque chose de très apaisant cette façon d'aborder la vie.
Cette façon de ne plus forcer.
D’apprendre à lâcher et de passer la main.
Au temps, à la vie.
J’ai lu cette histoire un jour d’une chenille qui avait attendu 37 ans que les conditions soient optimales pour se transformer en papillon.
Tout ça pour vivre quelques semaines.
L’art de patienter et d’attendre le bon moment.
Que le fruit se détache tout seul de l’arbre.
Comme le dit Fanny Ardant qui parle d’amour mais pour l’art c’est tout aussi pertinent « il faut plonger mais il ne faut pas plonger trop vite sinon on plonge dans un bain de pieds ».
En amour, quel délice de pouvoir prendre son temps.
Pourquoi se presser en art ?
Parce que cela questionne ta motivation : tu en as vraiment envie ou pas ?
Parfois, tu te lances dans une création sans réelle motivation sans réel moteur simplement parce que tu penses que ça fait trop longtemps que tu n’as plus produit.
Pas vrai ?
Il faudrait quand même que je fasse quelque chose…
C’est pas sérieux.
Faut que je m’y remette, allez…
Tu te houspilles.
Et tu te forces.
Mauvaise idée.
C’est contre-productif.
On ne force pas un fauve fatigué-malade-grognon à travailler sous peine de se faire dévorer.
Si tu bloques assez vite dans ton travail, poses-toi la question : ai-je vraiment envie de faire ça maintenant ?
Ou j’obéis à une de mes propres injonctions ?
Est-ce que tu le fais en réponse à « je voudrais… », « j'aimerais… », « j’ai envie… » ou à : « je devrais… », « il faudrait que je… » ?
Qu'as-tu réellement envie de faire ?
Parce que cela te permet d’apaiser ton implication émotionnelle et prendre de la distance.
Quand tu rentres dans un projet artistique portée par un feu émotionnel dû à des circonstances extérieures, tu peux avoir l'envie brûlante de créer et de terminer mais être un petit peu trop impliquée émotionnellement et manquer de distance pour pouvoir le faire de manière harmonieuse.
Trop d’émotion tue la création.
Quand j’ai été diagnostiquée bipolaire, j'ai subi un immense choc, un véritable éclatement identitaire.
J’ai été traumatisée d’apprendre à 51 ans que je souffrais d’une maladie psychiatrique.
J’ai sombré dans une dépression massive.
Très vite, cependant, j'ai eu envie de peindre ce que ça représentait pour moi d’être bipolaire et j'ai commencé un tableau.
Tout de suite, ça a bloqué.
Je le comprends aujourd'hui : j’étais trop à vif.
J’étais dans un bouleversement émotionnel, trop intense qui phagocytait toutes mes ressources psychiques et ne me laissait plus d’énergie pour peindre.
J’ai compris que je ne pourrais réellement commencer à exprimer ce que ça faisait chez moi d'avoir une maladie mentale que quand j'aurai déjà assimilé et en partie digéré l'information.
Si pour certaines personnes, il peut être nécessaire, cathartique même de s'exprimer artistiquement quand elles traversent un moment difficile pour d'autres ce n'est tout simplement pas possible dans l’immédiat.
Les deuils nous coupent plus souvent l'envie de créer qu'ils ne la provoquent.
Accepter que ce n'est pas le bon moment pour toi maintenant pour ce sujet ou ce travail c'est te respecter.
Et c'est primordial.
Parce qu'il n'y a pas de travail artistique valable sans respect préalable de l'artiste envers lui-même.
Sans bienveillance de l'artiste envers lui-même.
Est-ce le bon moment maintenant pour toi ?
Parce que ça développe ta concentration et interroge l’espace que tu laisses à ton art.
Si tu travailles dans un environnement qui n'est pas propice à ton art, que tu es sans cesse dérangée pendant que tu crées forcément, tu vas finir par connaître un ralentissement en cours de création jusqu'à ce que ça ne fonctionne plus.
Dans ta création, comme au boulot le multitasking ne fonctionne pas.
Dans l’Après-midi d’un fauve, je t'explique comment créer un environnement propice pour que ton travail artistique puisse se déployer sereinement en sécurité dans la tranquillité, dans un espace qui favorise la concentration.
Si tu es dérangée toutes les 5 min, forcément, tu vas avoir besoin de temps pour te remettre à ta création.
Tu perds en concentration.
Après 4 interruptions, des études scientifiques ont démontré qu’on a perdu 80% de sa concentration.
Adios inspiration !
L’art est exigeant.
La création est exigeante.
D’après des études en neurosciences, ton cerveau ne sait pas se mobiliser à 100% s'il est distrait.
Alors oui un peu de musique pour soutenir ta création, c’est cool.
Mais discuter en même temps que tu crées, être interrompue par tes proches…
Si tu es plus sensible peut être qu'une autre personne et en tant qu’artiste en est souvent plus sensible qu'une autre personne ; tu peux être dérangée par tous ces stimuli.
C’est peut-être le signal qu’il est temps de t'assurer un environnement plus calme, plus propice à ta création.
Parce que ça te permet de savoir si ce n’est pas ta peur d’échouer qui te manipule.
C'est le cas quand tu te lance dans des projets de grande envergure.
Les grands projets exigent de prendre plus de risques.
D'y investir plus de temps.
Plus d'énergie.
Tu peux te retrouver dépassée par l’ampleur de la tâche.
Il m'est arrivé bien des fois dans le passé de renoncer à terminer des tableaux parce que c'était trop grand.
J’y travaillais dessus tous les jours mais je me suis lassée.
Aujourd’hui, j'ai plusieurs grands travaux en cours que ce soit en sculpture ou en peinture ou même en création textile, sur lesquels je travaille par petites touches.
Sans obligation temporelle : ce sera fini quand ce sera fini, ça progresse gentiment. Je bosse dessus. Si le plaisir diminue, je m’arrête et passe à un autre projet.
Mais, soyons franches, c'est clair que ça va te demander un investissement psychologique de te lancer dans un projet d’envergure.
La peur de l’échec peut se déchainer face à un grand projet.
Oh là là je me suis embarquée dans quelque chose d'énorme.
Je ne terminerai jamais.
Ca va me submerger, m’étouffer…
Ces ressentis sont légitimes.
« Ce qui m'a réellement aidée, je pense et qui a renforcé ma confiance en moi c'est le fait d'avoir fait de la sculpture monumentale et d'être passée d'une pierre de 20 kilos à une pierre de 2 tonnes et demi.
Ca a fait sauter un verrou »
M’a raconté Brigitte Danse*, sculptrice pluridisciplinaire.
Aujourd’hui Brigitte est aussi à l’aise dans les sculptures minuscules et délicates que dans le monumental.
Ta peur de l'échec peut provenir aussi du discours dévalorisant de ton juge intérieur.
Dans les grands projets celui-ci se déchaine plus que dans les petits.
Comme s’il avait plus d’espace pour te nuire.
S'il est facile de lui clouer le bec quand tu commences un petit pas de danse c'est un peu plus difficile quand tu composes un ballet.
La peur du trou de mémoire sur scène est plus important quand tu dois déclamer toute une pièce de théâtre que quand tu dois énoncer 3 lignes
C’est normal.
Le tout c'est de considérer cette peur de l'échec pour ce qu'elle est : les jérémiades puantes de ton juge intérieur.
Aussi, quand tu sens que ça bloque,
que ton plaisir s’effondre,
que la peur te paralyse,
fais une pause.
Fais une pause et laisse reposer.
Note tes idées pour la suite et reprends ton travail plus tard quand tu seras un peu apaisée.
Il est inutile de vouloir apaiser tout de suite un système nerveux qui est déclenché.
Déclenché, c'est-à-dire qui est en position de fuite ou de d'attaque
C’est le signal que ton cerveau a peur, qu’il est stressé et donc qu'il est dans un mode de défense.
Inutile d'essayer de revenir à plus de calme tout de suite.
Va faire un tour.
Laisse reposer ton œuvre.
Repars sur quelque chose de plus petit.
Démarre un projet totalement différent.
Et ne reprends ton travail qu’une fois que tu es apaisée.
Par petites touches.
En douceur.
Comment garder intact le plaisir de créer et conserver du jus dans ton moteur quand ta créativité se bloque ?
Ce n'est pas parce que tu rencontres un blocage en cours de création que ton œuvre doit forcément entrer dans une période d'arrêt.
Le blocage quand il survient peut-être la porte ouverte sur une autre manière de travailler tout en continuant le même projet.
Tu reconnais le blocage à la perte de plaisir.
Tu ressens une perte de plaisir.
Une perte de plaisir à cette étape précise de ta création.
Je te donne un exemple.
J’étais en train de travailler sur ce tableau.
Tout baignait.

Je m’amusais bien. (à moitié à walpé au soleil avec mon vieux chat)
Et puis d'un coup, j’ai commencé à m’ennuyer.
Pire que quand je devais assister à la messe avec ma mémé quand j’étais gamine.
J’avais envie de continuer mon tableau mais je sentais que le fait de peindre, ça n’allait plus.
Alors je me suis arrêté et j'ai réfléchi.
Et j’ai trouvé quelles questions me poser pour sortir de ça.
Je te les partage.
1ère question à te poser :
Dans ce que je suis en train de faire là maintenant, quelle est l'étape de mon travail que j'aime le plus ? / Qu’est-ce que je ne veux plus là tout de suite.
Dans mon cas :
ce que j’aimais : amener encore plus de couleur et un peu de relief
ce qui me barbait : le fait de peindre ( marre du geste, de la texture de la peinture…).
2ème question à te poser :
De quoi j'ai envie là maintenant aussi bizarre que cela puisse être ?
Dans mon cas : coudre, broder, jouer avec des tissus et des fils.
3ème question à te poser :
Comment puis-je intégrer cette envie dans ce que je suis en train de faire ?
Dans mon cas : j’avais envie de continuer ce tableau, je n’avais plus envie de peindre mais j’avais envie de textile et de fils…
==) j’ai pris du fil, des tissus et j'ai commencé à coudre des fleurs en tissu directement sur la toile.
Résultat :
C'est exactement ce dont j'avais besoin.
J’ai retrouvé le plaisir de créer.
J’ai été ravie du résultat.
Et en plus : j’ai découvert une nouvelle façon de développer ma pratique artistique en mixant une technique. Aujourd'hui, j'intègre systématiquement la couture dans toutes mes pièces.
A ton tour !
Je t'invite à faire l'exercice dès que tu es bloqué-e.
Question 1 : qu’est-ce que j’aime le plus/ qu’est-ce que je ne veux plus ?
Question 2 : qu'est-ce qui me fait vraiment du bien, là tout de suite ?
Question 3 : comment puis-je adapter mon projet pour intégrer ce qui me ferait vraiment du bien, me permettre de continuer et retrouver le plaisir ?
Qu'est-ce qu'il faut retenir de tout ça ?
- Qu’être bloquée a toujours une bonne raison d'être.
- Qui mérite d'être explorée et d'être respectée.
- Qu'il ne faut jamais forcer : c'est le meilleur moyen si tu t’obstines, de te dégoûter à tout jamais de ton travail en cours et de ta création en général.
- Qu’apprendre à respecter les temps de l’art peut être un enseignement de sagesse tranquille qui va te servir dans tous les domaines de ta vie.
- On gagne toujours du temps (et bien du plaisir) à ne pas se presser.
Qu'en penses-tu ?
Je t'invite à m'écrire dans les commentaires comment ça se passe pour toi.
Est-ce que tu es du genre à terminer systématiquement ce que tu entreprends ou au contraire à être confrontée à cette difficulté de devoir laisser reposer tes œuvres ?
Comment est-ce que tu le vis ?
Quels sont tes trucs à toi pour gérer la situation ?
*Brigitte DANSE, sculptrice. Son site web.